La place du photovoltaïque dans le Rhône (69)

Ou peut-on installer des parcs photovoltaïques dans le département du Rhône ? Quels sont les terrains adaptés à cette activité ?

L'Auvergne-Rhône-Alpes fait partie des régions les plus dynamiques dans l'installation de nouvelles puissances électriques photovoltaïques, et totalise plus de 10% de la capacité totale installée en France (22 GWc). Le Rhône est responsable de 10% de la capacité régionale, avec 220 MWc.

La programmation pluriannuelle de l'energie, ou PPE, est la feuille de route de la France pour les prochaines années. L'objectif fixé pour 2028 étant de 35 à 43 GWc, il est donc nécessaire de poursuivre les efforts d'installation.

Comment le département du Rhône peut-il développer de nouveaux parcs photovoltaïques ? Dans cet article, nous traiterons essentiellement des grandes installations de production au sol.

Ou poser de nouvelles capacités de production ?

La carte ci-dessus résulte d'une étude du CEREMA de 2017. Elle identifie les grandes catégories de potentiel de développement de l'énergie solaire en fonction de l'occupation du sol.

Les zones identifiées comme potentiellement favorables et très favorables incluent de grandes zones de parkings, de terrains dégradés et de plans d'eau. Ce sont encore aujourd'hui les zones les plus adaptées à la mise en place de parcs photovoltaïques. En revanche, elles ne représentent pas la plus grande réserve foncière. Par conséquent, elles ne constituent pas forcément la meilleure piste pour un développement massif.

Les zones identifiées comme a priori peu favorables et inadaptées, sauf exception, sont majoritairement des zones urbanisées ou déjà occupées par des activités telles que le sport ou les loisirs. Le seul potentiel de ces zones réside dans l'installation de panneaux photovoltaïques en toiture. Cette solution est très intéressante pour l'autoconsommation, mais peu adaptée à la mise en place de grandes puissances.

Reste alors les zones agricoles et forestières. Depuis la publication de l'étude, le potentiel d'installation de parcs photovoltaïques en forêt n'a pas vraiment changé. À de très rares exceptions près, cela n'est ni opportun ni permis. En revanche, en zone agricole, l'évolution technique et la sortie d'un cadre réglementaire plus précis ont révolutionné la cohabitation avec les panneaux solaires.

L'articulation du photovoltaïque avec l'agriculture du Rhône

Le département du Rhône bénéficie d'une agriculture diversifiée. Cette diversité est principalement influencée par la vallée du Rhône et les contreforts du Massif Central.

L'agriculture y est orientée vers la viticulture, en particulier dans les Côtes du Rhône. Elle se tourne également vers l'arboriculture, notamment la culture de fruits à noyau.

Les plaines abritent de grandes cultures, telles que les céréales et les oléoprotéagineux. Par ailleurs, l’élevage d’ovins et de bovins est important dans les zones plus vallonnées et montagneuses.

Pour tout ces itinéraires techniques, il existe déjà des parcs agrivoltaïques en fonctionnement. Chaque exploitation est cependant différente, et certaines productions sont plus propices que d'autres.

Le modèle le plus répandu est l'ombrière photovoltaïque au dessus de pâtures. Les panneaux doivent alors être surélevées par rapport aux bêtes en dessous, environ 1,50 m pour les moutons et 2,50 m pour les bovins. L'ombrière vient alors principalement apporter du confort thermique au bétail, et protége la production fourragère d'une trop forte évaporation.

Il est également tout à fait possible d'allier vigne et panneaux solaires, de plus en plus de domaines viticoles en font le choix. C'est notamment une solution de premier plan pour adapter son exploitation au changement climatique.

L'arboriculture est un type d'exploitation sur laquelle il est possible de mettre en place une ombrière photovoltaïque. Cependant, la canopée des arbres oblige à placer les panneaux très en hauteur. Dans ce cas, les retombées pour le propriétaire et l'agriculteur sont essentiellement agronomiques. Elles comprennent la protection contre le gel, les températures extrêmes, une meilleure hygrométrie, ainsi que la présence d'une structure pour mutualiser les usages. Par exemple, il est possible d'y installer des filets contre la grêle.

Pour en savoir plus sur l'agrivoltaïsme, lisez cet article.

Comment savoir si son terrain est adapté ?

Il n'existe pas de cartographie assez précise pour avoir une réponse rapide à cette question. Le potentiel d'un terrain résulte du croisement de plusieurs informations. Souvent, il s'agit d'un compromis entre les points forts et les points d'attention. Chaque terrain doit alors être analysé méthodiquement par un expert pour déterminer son potentiel.

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